Laboratoire d’Etude et de Recherche sur l’Economie, les Politiques et les Systèmes Sociaux

Doctorat

mardi 18 janvier

Cathy Milou soutient sa thèse : "Soutenir le changement institutionnel en agriculture avec l’artefact médiateur "qualité"" - 14h00 sur Zoom

Avis de Soutenance

Madame Catherine MILOU (LEREPS, UT2J)

soutiendra publiquement ses travaux de thèse en sciences économiques intitulés :

"Soutenir le changement institutionnel en agriculture avec l’artefact médiateur "qualité" : le cas d’une démarche collective de transition agroécologique"

dirigés par Monsieur Jean Pierre DEL CORSO et Monsieur Charilaos KEPHALIACOS

Soutenance prévue le mardi 18 janvier 2022 à 14h00
URL salle virtuelle :
https://zoom.us/j/99856592584?pwd=VmNVMWdTejg0K1lEWEx0NzF2bk94dz09
ID de réunion : 998 5659 2584
Code secret : 850477

Composition du jury :
M. Jean-Pierre DEL CORSO (ENSFEA) - Directeur de thèse
M. Philippe MÉRAL (Université Montpellier 3) - Rapporteur
M. Olivier VILPOUX (Université fédérale du Mato Grosso do Sul) - Rapporteur
Mme Marie-Benoît MAGRINI (INRAE) - Examinatrice
Mme Tania RUNGE (Thünen Institute - Institut d’Etudes Rurales) - Examinatrice
M. Olivier PETIT (Université d’Artois) - Examinateur
M. Charilaos KÉPHALIACOS (ENSFEA) - Co-directeur de thèse

Mots-clés : agroécologie, légumineuses, apprentissage social, délibération collective, changement institutionnel, valeurs sociales

Résumé :
La transition agroécologique prônée par les politiques publiques dans le Projet agroécologique pour la France constitue le point de départ du questionnement développé dans la thèse. Notre travail centre son attention sur un dispositif public qui vise à stimuler les projets agroécologiques collectifs mis en œuvre par des agriculteurs et des organisations partenaires à l’échelle territoriale, le Groupe environnemental d’intérêt économique et environnemental (GIEE). Notre cas d’étude concerne une coopérative qui a eu recours à un tel dispositif dans le cadre du développement de légumes secs, dont les intérêts agronomiques, environnementaux et alimentaires les inscrivent pleinement dans les perspectives de transition agroécologique. Son idée était de faciliter ainsi l’adoption de ces cultures, en favorisant les échanges d’expériences et les apprentissages entre agriculteurs. Le cas d’étude sert notamment à examiner plus en détail le rôle particulier des interactions sociales dans l’actualisation des modes d’agir et de penser d’acteurs requise dans la transition agroécologique, appréhendée ici comme un changement institutionnel. Dans le prolongement de travaux développés récemment dans le champ de l’économie délibérative, la thèse examine le pouvoir particulier d’une délibération collective à provoquer cette actualisation en suscitant l’expression de valeurs. Par rapport à ces travaux, l’originalité de la thèse est de s’intéresser plus précisément aux mécanismes sociaux pouvant être activés dans un débat pour parvenir à ces fins. Pour cela, nous mobilisons les recherches développées dans le champ de la psychologie historico-culturelle, qui montrent que les êtres humains disposent de la capacité à surmonter les perturbations rencontrées dans leur activité et à entretenir un nouveau rapport avec elle en faisant intervenir un artefact médiateur. Un artefact spécifique, le concept de qualité, a ainsi été mobilisé dans des délibérations collectives menées avec des agriculteurs de trois GIEE de la coopérative et des consommateurs. La thèse s’appuie sur des analyses qualitatives et quantitatives d’un important matériau empirique –entretiens semi-directifs auprès d’acteurs du territoire, questionnaire aux producteurs de légumes secs, délibérations collectives entre agriculteurs et consommateurs. Les résultats principaux, obtenus selon un processus de recherche abductif, ont conduit à élaborer la méthode délibérative avec artefact, à savoir :
1. Identification du rôle de facteurs sociaux dans le rapport entretenu par les acteurs avec leur activité.
2. Mise en évidence d’une relation entre les raisons d’agir des acteurs, notamment à travers différentes motivations à produire des légumes secs, et leur façon de définir la qualité
3. Identification de perturbations de l’agir chez les individus en rapport avec le changement institutionnel.
4. Mise en évidence d’une transaction (Commons, 1934) entre agriculteurs et consommateurs soutenue par des valeurs partagées exprimées à travers l’artefact.
5. Observation d’un apprentissage social propice à réinterroger les raisons d’agir, matérialisées notamment dans l’évocation d’un nouveau rapport aux légumes secs et le développement d’actions collectives agroécologiques. Cette méthode délibérative a ensuite été discutée dans des perspectives de reproductibilité et de transposition à d’autres travaux en économie délibérative et sur les implications soulevées par ses potentialités à outiller les politiques publiques.