Laboratoire d’Etude et de Recherche sur l’Economie, les Politiques et les Systèmes Sociaux

Soutenance de thèse

mercredi 3 février

Susanna SAROYAN a soutenu sa thèse "Essays on the European interbank market in times of crisis" le 3 février 2016

Titre : Essays on the European interbank market in times of crisis

Abstract
This thesis studies European banks’ terms to access to unsecured interbank funding during the period 2006 to 2012. It contains three empirical essays exploring micro-data on interbank transactions. The first empirical study adopts a bank pair panel approach evidencing that, once counterparty risk and other market imperfections are controlled for, banks with higher funding liquidity risk (liquidity-short banks) pay an interest rate premium. The bank pair level analysis also permits to show that this premium is charged by liquidity-long banks, probably motivated by strategic short-squeezing or prudential hoarding purposes during the crisis. This study emphasizes the imperfection of interbank markets and the importance of the ECB’s emergency interventions dedicated to dampening banks’ funding risk concerns. The second essay explores empirically the impact of relationship lending on the interbank debt maturity structure of banks by mean of a two-part fractional response model. The findings show that durable bilateral liquidity partnerships can positively impact the probability of contracting term loans before and during periods of acute stress. The positive effects of the bilateral relationship lending variable measured as asset-side concentration, is however, not straightforward, especially after the Lehman default. The second part of our model shows that the post-Lehman maturity shift is pronounced for partner banks. Finally, we find that our unilateral (lender level) relationship variable impacts negatively long term lending confirming the rollover risk viewpoint of the term interbank market freeze. Finally, the third essay investigates the link between interbank market segmentation and bank–sovereign risk nexus. Using bank and country CDS spread changes it suggests an original partial correlationbased measurement of sovereign/bank spillovers providing us with a direction of contagion.

Empirical findings from this part of the thesis evidence that bank-sovereign risk correlation is a significant source of fragmentation during the most acute phase of the sovereign debt crisis. Moreover, the study shows that, even if home country/bank ties impact seriously interbank market integration, the risk from other distressed countries is far from negligible.

Keywords : Interbank market, funding liquidity risk, monetary policy implementation, financial crisis ; relationship lending, liquidity network, maturity shortening, market freeze ; money market fragmentation, sovereign crisis, sovereign–bank spillover, bank regulation.

Résumé
Cette thèse étudie les conditions d’accès des banques européennes au financement interbancaire non sécurisé entre 2006 et 2012. Elle contient trois essais empiriques explorant des micro-données relatives aux transactions interbancaires. La première étude empirique adopte une approche en termes de paires banque prêteuse/banque emprunteuse et montre que, une fois le risque de contrepartie et les imperfections de marché contrôlées, les banques ayant un risque de liquidité plus élevé paient une prime de taux d’intérêt. Nous montrons également que cette prime est augmentée par les banques disposant d’excès de liquidités, sans doute motivées par la thésaurisation ou des stratégies de “short-squeezing” des banques en besoin de liquidité. Cette étude souligne finalement l’imperfection du marché interbancaire et l’importance des diverses interventions de la BCE qui ont cherché à réduire le risque de liquidité des banques au cours de la crise. La seconde étude, par le biais d’un model 2P-FRM, explore empiriquement l’impact des relations de clientèle entre banques sur la structure de maturité de la dette interbancaire. Les résultats dévoilent que l’accès aux prêts interbancaires longs et non sécurisés est facilité par les relations durables avant et durant les périodes de stress.

Cependant, lors des moments aigus de la crise suivant la chute de la banque Lehman, ces effets positifs des variables bilatérales de relations fortes, calculées comme la concentration des actifs sur une banque emprunteuse, ne sont pas là. La deuxième partie de notre modèle montre que la part en volume des crédits à terme est plus faible pour les couples de banques partenaires. Finalement, notre variable unilatérale de relation interbancaire, qui mesure la concentration du réseau d’emprunt de la banque prêteuse, s’avère impacter négativement les prêts à terme post-Lehman. Cela confirme l’hypothèse que le propre risque de refinancement court du prêteur peut être l’origine du gel post-Lehman des prêts interbancaires à terme.

Finalement, le troisième essai explore le lien entre la segmentation du marché interbancaire et le noeud de corrélation des risques souverains/bancaires. En utilisant les changements des primes des CDS souverains et bancaires, nous proposons une mesure originale de corrélation partielle des spillovers souverains-banques, qui permet d’attribuer une direction pays-banques à la contagion. Les résultats montrent que ces spillovers accentuent la segmentation du marché monétaire Italien lors de la phase critique de la crise des dettes souveraines. De plus, l’étude montre que, même si l’impact pays d’origine/banques est important, la contagion venant d’autres souverains en crise est loin d’être négligeable.

Mots-clés : Marché interbancaire, risque de refinancement, implémentation de la politique monétaire, crise financière ; relations de clientèle interbancaires, réseau de liquidité, raccourcissement des maturités, gel du marché ; fragmentation des marchés monétaires, crise souveraine, souverain–bank spillover, regulation bancaire.

Jury
Olivier BROSSARD Directeur
Professeur à l’Institut d’Études Politiques de Toulouse

Jean-Marc FIGUET Rapporteur
Professeur à l’Université de Bordeaux

Benoît MOJON Suffragant
Directeur des Études Monétaires et Financières à la Banque de France,

Amine TARAZI Suffragant
Professeur à l’Université de Limoges

Stefano UGOLINI Suffragant
Maître de Conference à l’Institut d’Études Politiques de Toulouse

Laurent WEILL Rapporteur
Professeur à l’Institut d’Études Politiques de Strasbourg