Le mardi 20 février à 14h00 dans la Salle du Conseil de Sciences Po Toulouse (Manufacture des Tabacs, bâtiment A, 21 allée de Brienne),
Mikaël AKIMOWICZ (LEREPS, Université Toulouse 3 Paul Sabatier - IUT d’Auch) soutiendra son Habilitation à Diriger des Recherches en sciences économiques, intitulée
Garant :
M. Jean-Pierre DEL CORSO, Professeur de l’Enseignement Supérieur Agricole, Ecole Nationale Supérieure de Formation de l’Enseignement Agricole
Jury :
Mme Dominique AMI, Professeure des Universités, Université Aix-Marseille, Examinatrice
M. Jérôme BALLET, Maître de Conférences HDR, Université de Bordeaux, Rapporteur
Mme Marielle BERRIET-SOLLIEC, Professeure de l’Enseignement Supérieur Agricole, Institut Agro Dijon, Rapporteure
M. Bruno JEAN, Professeur Emérite, Université du Québec à Rimouski, Rapporteur
Mme Stavriani KOUTSOU, Professeur des Universités, Université Internationale Hellénique Sindos, Examinatrice
Résumé :
Dans un monde désormais largement globalisé, la stratégie française de métropolisation repose sur une mise en concurrence des territoires. Dans cette perspective, les métropoles urbaines attractives sont censées capter les bénéfices de la globalisation. Elles serviraient en outre de support à leur diffusion en direction des territoires ruraux dont les caractéristiques ne permettraient pas une aussi bonne insertion dans cette compétition mondiale.
Je défends que cette approche ne répond pas aux enjeux sociaux et environnementaux actuels de durabilité. Les crises environnementale, liée au dérèglement climatique, et sociale, caractérisée par la hausse des inégalités, nécessitent des solutions adaptées à la nature de chaque territoire et aux projets des citoyens qui les habitent au quotidien. La recherche d’une autonomie territoriale – une capacité d’action réflexive accompagnée d’une liberté de choix tenant compte des interdépendances inter-territoriales – faciliterait au contraire la définition de réponses adaptées aux problématiques spécifiques rencontrées par chaque territoire. Je soutiens qu’un développement socialement durable des territoires ruraux repose sur une pratique largement interdisciplinaire de l’économie pour afin de pouvoir prendre en compte la complexité des systèmes socio-environnementaux.
Cette exploration pour une meilleure prise en compte de l’espace, social et du temps dans l’analyse économique a pour objectif de faciliter l’accompagnement du changement. Dans le premier chapitre, l’existence de liens entre les usagers et leur environnement implique de définir des chemins de transition adaptés à chaque territoire. Alors que les relations contemporaines de domination inter-territoriales peuvent freiner le changement, les liens au lieu peuvent au contraire le favoriser. Le deuxième chapitre révèle la complexité des liens sociaux qui se traduit par une dialectique entre institutions sociales et individus. Alors que les dynamiques de socialisation peuvent freiner l’engagement dans des trajectoires de changement par conformisme, les comportements stratégiques des individus ouvrent une marge de manœuvre pour la mise en place de projets originaux. L’exploration dans le troisième chapitre de la dimension temporelle irréversible des décisions économiques invite à de nouvelles perspectives sur le travail. Dans un monde incertain, la transformation du cadre réflexif nécessaire à la conciliation des enjeux économiques et environnementaux pourrait passer par le recours au concept de patrimoine pour davantage de justice intra- et inter-générationnelle.