Laboratoire d’Etude et de Recherche sur l’Economie, les Politiques et les Systèmes Sociaux

Doctorat

jeudi 4 décembre

Lorine Maretz soutient sa thèse : "L’accès aux ressources par les communautés dans la transition agroécologique" - 9h00 amphi MB2

La soutenance aura lieu le jeudi 4 décembre 2025 à 9h00, dans l’amphithéâtre MB2 de la Manufacture des Tabacs de Toulouse, Lorine MARETZ (LEREPS, UT2J) soutiendra sa thèse, intitulée :

"L’accès aux ressources par les communautés dans la transition agroécologique : une analyse croisée entre Afrique de l’Ouest et Occitanie"

La thèse, co-encadrée par Rachel LEVY (LEREPS, ENSFEA) et François FALL (LEREPS, UT2J), sera soutenue devant un jury composé de :

Nicolas BEFORT, Rapporteur, NEOMA Business School
Betty WAMPFLER, Rapporteure, IRC SupAgro Montpellier
Delio LUCENA-PIQUERO, Examinateur, Sciences Po Toulouse
Solène MORVANT-ROUX, Examinatrice, Université de Genève
Paul MULLER, Examinateur, Université de Lorraine

Résumé de la thèse :
L’agriculture contemporaine est confrontée à des défis majeurs : assurer la sécurité alimentaire d’une population mondiale croissante, contribuer à la réduction de la pauvreté et à l’autonomie économique, tout en préservant les ressources naturelles et en s’adaptant au changement climatique. Face à ces enjeux, la transition agroécologique (TAE) s’impose comme une alternative nécessaire pour réduire l’impact environnemental et renforcer la résilience des systèmes agroalimentaires. De plus en plus d’initiatives d’actions de transition agroécologique voient le jour à travers des dynamiques d’action collective. Il devient ainsi pertinent d’envisager cette transition comme un processus collectif, porté par des communautés au sein desquelles la mise en commun et l’échange des ressources nécessaires peuvent faciliter cette transition. Toutefois, cette transition est freinée par de multiples obstacles, notamment l’accès difficile aux savoirs agroécologiques endogènes, aux financements adaptés et à une gouvernance inclusive.
Cette thèse par article interroge le rôle des communautés comme leviers potentiels de la transition agroécologique, à travers leurs relations sociales et leurs dynamiques internes. L’hypothèse principale est que l’appartenance à une communauté constitue un levier essentiel pour surmonter ces obstacles, en facilitant l’accès aux ressources nécessaires à la transition. En adoptant un regard croisé entre l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Sénégal) et la France (Occitanie), cette thèse met en lumière à la fois les spécificités contextuelles et les invariants de l’agriculture. Elle repose sur une méthodologie mixte en mobilisant des analyses qualitatives et quantitatives, incluant enquêtes de terrain, entretiens, traitements statistiques et analyses de réseaux sociaux.
Les résultats soulignent l’importance des relations sociales et des communautés dans l’accès aux ressources nécessaires à la TAE.
Premièrement (article 1), les relations sociales facilitent l’accès aux savoirs endogènes, ainsi qu’aux pratiques agroécologiques, tant au Nord que dans les Suds. Ces savoirs et pratiques apparaissent comme primordiaux pour la TAE en contribuant directement à la transition agroécologique et au renforcement de la résilience des agriculteurs. Ces derniers mobilisent à la fois les relations sociales personnelles et professionnelles pour accéder à ces savoirs et pratiques agroécologiques.
Deuxièmement (article 2), l’accès au financement agricole est facilité par l’appartenance à une communauté. Celle-ci permet aux agriculteurs de valoriser un capital social, en apportant des garanties morales et financières non prises en compte dans le cadre de l’évaluation de leur solvabilité par les institutions de financement classique.
Enfin (article 3), l’appartenance à une communauté permet la diffusion des informations, connaissances et ressources, tout en permettant une gouvernance communautaire de celles-ci. Ainsi, les dynamiques de gouvernance des communautés sont impactées par leurs membres, et par les relations sociales qui s’y développent. Elles reposent sur les relations formelles et informelles qui jouent un rôle déterminant dans la stabilité de la communauté et dans les types de liens qui en découlent.
Les résultats soulignent que, malgré des différences de contexte entre Nord et Suds, l’importance des relations sociales demeure un invariant. Elles constituent le socle des communautés, qui apparaissent elles-mêmes comme un acteur majeur de la transition agroécologique en facilitant l’accès aux ressources nécessaires à cette transition. La thèse met ainsi en évidence le rôle structurant des communautés dans la transition agroécologique et propose une lecture renouvelée des dynamiques de gouvernance et de transition au cœur des systèmes agricoles contemporains.